prénoms nom

Qui es-tu ?

Votre caractère en 10 lignes minimum. ◊  Façon d'être, qualités, défauts.

Votre physique en 5 lignes minimum. ◊ S'il a des particularités tels que piercings, tatouages etc... n'hésitez pas à les préciser. Le plus de détail est demandé !

D'où viens-tu ?

Au cours de mes voyages on m'a raconté beaucoup de choses sur moi, mes origines, ma destinée... Tellement de choses que je me suis perdue en me cherchant...

Voici mon histoire.

Mes souvenirs remontent aux bras fripés d'une vieille dame, un ciel indigo sur lequel se détachait fièrement l'éclat adamantin des étoiles, et la mer sur laquelle nous naviguions. Surtout la mer. Je me rappelle cette impression de dépendance au roulis comme si mon cœur en avait besoin pour battre, cette odeur si particulière qui m'apaisait et semblait d'elle même emplir mes poumons, contrôlant ma respiration...

J’appris plus tard que cette femme se nommait Rosanna. Mes souvenirs d’enfance restent flous, effacés en partie, mais je me souviens de ses cheveux d’argent et de ses doux yeux d’ambre, de sa voix mélodieuse et du tintement de son rire. Rosanna me raconta comment elle m’avait trouvée : Un nourrisson lové dans un petit panier d’osier déposé sur la plage d’une île luxuriante entre l’Italie et Malte. Elle m’éleva comme sa fille, acceptant ma différence pourtant si particulière : ma capacité à contrôler l’eau et les mers. C’est elle qui me nomma Calypso, en honneur de la nymphe marine et Reine de l’île mythologique d’Ogygie.

Mais plus je grandissais et plus il devenait difficile de cacher l’étrange pouvoir dont j’étais dotée aux yeux des autres. L’omniprésence de la mer et mon jeune âge n’aidaient en rien à la discrétion dont nous avions besoin. Ma magie évoluait plus rapidement que moi et je ne pouvais pas la contrôler… Tant et si bien qu’il fallut que nous déménageâmes sur l’île Poveglia au large de Venezia. Là je pus m’entraîner à moduler l’eau et essayer de contenir la puissance de mes pouvoirs. A l’âge de 10 ans j’étais capable de faire jaillir une gerbe d’écume sur une mer d’huile d’un simple mouvement de l’index. Malheureusement j’étais encore trop immature pour maîtriser pleinement cette magie et mes sautes d’humeur devenaient de plus en plus dangereuses et de plus en plus violentes. Rosanna m’avait interdit d’aller sur la plage la plus proche de la côte pour éviter d’attirer l’attention des marins...

Un matin d’Octobre, alors que j’essayais d’écrire mon nom dans l’écume je vis un bateau de pêcheurs s’approcher de notre île. Effrayée, je quittais la plage et restais en retrait, tétanisée, cachée derrière un bosquet. Habituellement les bateaux n’arrivaient jamais par ce côté de l’île, et aucun n’approchait autant. Celui-ci voguait inexorablement vers moi, ma respiration devenait plus rapide, mon cœur s’emballait à en exploser ma cage thoracique, chacun de mes membres tremblait. Soudain, la mer noircit, furieuse, rugissante, comme animée par un monstre marin. Les vagues enflèrent brusquement, les lames semblaient vouloir déchirer les cumulonimbus qui obstruaient le ciel. L’écume moutonnait d’un blanc éclatant au sommet des flots impétueux, comme des dents prêtes à dévorer les hommes qui auraient osé défier la grande bleue. Entre mes mains, la Méditerranée se transformait en harpie belliqueuse, révélant sa beauté brutale et son cœur insoumis. Je perdais le contrôle et je me sentis envahir par une étrange chaleur à la fois effrayante et enivrante. Mes yeux juvéniles contemplèrent la coque de noix, malmenée par les eaux jusqu’à s’en briser, déverser sa cargaison et son équipage dans les entrailles de la mer. Je vis les hommes s’agiter comme des mouches dans un bocal, je ne leur laissais aucune chance. Ma main s’abaissa d’elle-même, paume ouverte, signant l’arrêt de mort des marins qui furent emportés par une ultime vague, disparaissant dans un grondement de ressac alors que leurs poumons emplis d’eau les tiraient vers le fond.

Rosanna ne m’a jamais pardonné ceci. Une partie de moi s’était éveillée et avait pris le dessus, effaçant des années d’entraînement, de maîtrise, de contrôle de soi… Ce jour-là, j’ai découvert qu’une force obscure sommeillait en moi, attendant son heure. J’ai pris conscience qu’elle pouvait resurgir n’importe quand, n’importe où, indépendamment de ma volonté. Ce jour-là j’ai décidé de partir. Il me fallait trouver d’autres gens comme moi pour apprendre d’eux. Je ne pouvais plus mettre Rosanna en danger par caprice. Si je n’étais pas capable de contenir mon pouvoir il me fallait la quitter. En restant ici je risquais de provoquer d’autres drames et les rumeurs se propagent bien trop vite…

C’est ainsi que depuis mes 15 ans je parcoure le monde en quête de moi-même. Je ne garde de ma mère adoptive que son pendentif qu’elle me légua avant que je ne la quitte. C’est un collier très simple composé d’une fine chaîne en argent au bout de laquelle est accroché une aigue-marine.

Je définis mes destinations en me basant sur des légendes, la mythologie, les rumeurs… J’ai visité la Grèce, l’Egypte, les Celtes, les Scandinaves, l’Asie, l’Afrique… Chaque endroit me menait à un autre comme un interminable jeu de piste. Chaque fois que j’entendais parler de divinités ou de tempêtes imprévisibles un nouvel espoir naissait pour être presque aussitôt détruit une fois à destination. J’essayais de parler avec des sages, des anciens, qui m’appelèrent de différentes façons : Tefnout, Dôn, Verdandi, Wata Tsu Mi, Yemaya… Malgré tout au fil de mes voyages j’apprenais à mieux maîtriser mon don, à faciliter la navigation aux bateaux, à contrôler mes humeurs… Mais j’avais besoin de repos. La Terre semblait à la fois trop petite et trop vaste pour pouvoir rencontrer une personne qui me soit semblable.

Je trouvais alors refuge pendant 3 ans aux Bahamas. Les îles étaient assez éloignées les unes des autres pour que je puisse les arpenter sans risquer d’être reconnue d’un atoll à l’autre. Néanmoins ma puissance n’aurait su rester discrète. Les gens commencèrent à s’inquiéter et à inventer des légendes sur ce qu’ils appellent le Triangle des Bermudes. Je savais que mes innombrables expériences en étaient la cause. Nombreux étaient les navires qui s’abîmaient dans les eaux sombres au large de nos côtes depuis mon arrivée. Les soupçons m’encerclaient et il me fallait trouver une autre terre d’accueil avant qu’ils ne m’étouffent. Je précipitais mon départ en tentant de cacher mon empressement. Malgré tout j’attirais l’attention.

Un matin houleux une femme toqua à ma porte. Interpellée et inquiète j’ouvris avec réticence le panneau de bois sur une petite femme aux longs cheveux arachnéens. Ses dents étaient aussi blanches que ses cheveux et rappelaient la couleur immaculée de l’écume. Sa peau burinée était sillonnée de rides et ses yeux noirs reflétaient les miens – glacials. Nous ne nous présentâmes pas l’une à l’autre : lorsqu’elle sourit je su qu’elle avait deviné qui j’étais, ce que je faisais et ce que je risquais… Sans un mot elle prit ma main et y glissa un carnet en cuir défraîchi. Son contact était apaisant et me rappelait tant ma Rosanna… Elle laissa glisser sa main noueuse sur ma joue avant de s’en aller sans un regard en arrière. Je fermais alors la porte qui grinça bruyamment avant de laisser place au silence le plus complet. Un millier de questions se bousculaient dans ma tête : Qui était-elle ? Que voulait-elle ? Avait-elle toujours vécu ici ? Comment avait-elle su pour moi ?

Je m’asseyais sur une chaise en osier et ouvrit délicatement son présent. Le cuir était rugueux et dégageait une douce odeur musquée. Les pages jaunies semblaient friables, elles crissaient agréablement sous mes doigts et parfumaient la pièce d’un zeste de poussière et de bois humide. Toutes les pages étaient vierges à l’exception de la quatrième de couverture qui était imprimée d’une carte marquée d’une croix rouge. Prise d’un élan de confiance je relevais les cordonnées de ce point, pris mes dernières affaires et quittais cette maison. Mon étrange amie ne se manifesta pas lorsque je quittais le village, pas plus lorsque j’embarquais sur la première goélette vers le continent. Je n’eus plus jamais de ses nouvelles.

C’est ainsi que je me retrouvais à fouler le dallage marmoréen de la gare de Gil-Estel, prête à m’inscrire dans la guilde de Gil-Galaad.

coucou bob !